1. Définition

D’après le Larousse, la notion de couleur correspond à « la sensation résultant de l'impression produite sur l'œil par une lumière émise par une source et reçue directement (couleur d'une source : flammes, etc.) ou après avoir interagi avec un corps non lumineux (couleur d'un corps). »

Cependant, il est intéressant de voir dans quel contexte on cherche à définir la couleur. Si l’on demande à un peintre, un psychologue et un physicien, chacun d’eux nous donnera sa propre vision de la couleur. Selon le Larousse la définition pour un peintre concerne le :

« Ton ou teinte utilisés par un peintre dans un tableau ; effet obtenu par leur combinaison dans un tableau, coloris : La couleur romantique d'un tableau de Delacroix. » Alors que celle du physicien sera « Une couleur spectrale est une couleur issue de la décomposition du spectre de la lumière. Une couleur spectrale est dite pure si elle n'est composée que d'une seule longueur d’onde, à l'image d'un laser. »

https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/couleur/19757, consulté le 2022-04-16.

2. Du latin au français

Le mot « couleur » tient son origine du latin « color » qui signifie aspect extérieur. De par sa signification en latin, on comprend que la couleur renvoie à une notion visuelle. Cependant, elle ne correspond pas uniquement à une représentation, elle peut aussi correspondre à des émotions ou bien des concepts. Comme l’indique Michel Pastoureau dans Le petit livre des couleurs :

« Une couleur, c’est une catégorie intellectuelle, un ensemble de symboles ».

Michel PASTOUREAU, Le petit livre des couleurs, Paris, Points, Points Histoire, 2014.

On comprend, à travers cette phrase, que la couleur est complexe et porteuse d’une histoire que les hommes se transmettent. Elle s’inscrit dans des valeurs sociétales et peut ensuite donner un sens à celui qui l’utilise.

3. Explication

Dans l’art et le design, la couleur est importante de par sa signification ou impact visuel. Elle n'est pas choisie au hasard, au contraire elle porte le message. Dans Un siècle de design en couleurs de David Harrison on lit :

« Assis sur une couleur qu’on aime, on est plus à l’aise. »

David HARRISON, Un siècle de design en couleur, Paris, La Martinière, Design Decoration, 2021.

On comprend à travers cette phrase que nous avons un rapport délicat aux couleurs des objets qui nous entourent. On choisit un objet souvent pour ce qu’il renvoie à première vue. Or la couleur est bien l’un des premiers éléments pris en compte. Une couleur doit faire corps avec son support, elle doit aussi être cohérente. Dans ce cas, la couleur est bien utilisée. Elle est aussi l’élément graphique qui a le plus d’impact sur notre inconscient. Sans même qu’on s’en aperçoive, la couleur donne une première impression au cerveau qui sera ensuite traduite par des actions ou inaction. Par exemple, si une affiche publicitaire possède une couleur dominante agressive et que le récepteur se trouve déjà en état de fatigue, il ne sera pas amené à vouloir poursuivre la lecture de cette affiche.

4. Problématisation

La couleur admet aussi d’autres propriétés telles que la tromperie. Dans L’Interaction des couleurs, Josef Albers remet en question notre perception globale à cause des mécanismes illusoires de la couleur. En admettant que notre perception de la couleur est relative, nous pouvons la considérer autrement. Comment impacte-elle le récepteur ? Par quel moyen réussit-elle à nous tromper ? Nous pourrions répondre avec Josef Albers, designer et chercheur du Bauhaus, quand il écrit : « Avec la couleur, nous ne voyons pas ce que nous voyons, parce que la couleur – le plus relatif des moyens d’expression artistique – offre un nombre incalculable de visages ou d’apparences. Les étudier dans leurs interactions respectives, dans leurs interdépendances, enrichira notre vision du monde, et de nous-mêmes[1]. »

5. Illustration

Figure 1. Objet coloré en son contexte, Thalia Azout.

Thalia AZOUT, Licence 3 « Design, Arts, Médias », Paris 1-Panthéon-Sorbonne, 2021-2022.

[1] ALBERS, Josef, Interaction of Color, New Haven, Yale University Press, 1963 ; rééd. L’interaction des couleurs, Paris, Éditions Hazan, 2021.