1. Introduction
1.1 Une démarche de refondation
Une anthologie sur la « matérialité » intéresse sans nul doute tous les acteurs du design, des arts et des médias, qu’ils soient concepteurs ou usagers des objets, des espaces. En effet, sans substrat matériel aucun projet ne pourrait advenir. Il n’empêche que cette anthologie a tout d’abord été conçue, par un collectif de recherche, dans le cadre d’une démarche de fondation. Ce dernier, qui réunit doctorants, jeunes chercheurs et chercheurs confirmés au sein de l’Institut ACTE de Paris 1 Panthéon Sorbonne, en était arrivé à un moment de son histoire où il a ressenti le besoin de (re)partager ses fondamentaux au premier rang desquels la « matérialité » est apparue1. À partir de là, nous avons décidé de mettre en commun des textes représentatifs de cette notion et de réfléchir à partir d’eux.
1.2 Une anthologie, deux objectifs et une ouverture
La présente anthologie poursuit par conséquent deux objectifs qui ne s’excluent pas, bien au contraire : fonder notre collectif en mettant au jour le sens et les questions que revêt cette notion pour nous, d’une part ; offrir à tous ceux que cela concerne un point de départ pour la réflexion, d’autre part. Autant dire que notre choix de textes traitant de la matérialité n’est pas animé par un souci d’exhaustivité, mais se veut plutôt représentatif de notre quête et offert au questionnement, à la critique et aux propositions venant de nos lecteurs. C’est pourquoi cette anthologie propose, au-delà des textes choisis et présentés, des pistes de réflexions pour une journée d’étude ouverte à ceux que cette thématique intéresse.
1.3 Définitions, combats, propositions
À travers les textes que chacun des membres du collectif a choisis, il est tout d’abord apparu une sorte de fluctuation autour des notions de matière, matérialité, matériaux. La première grande partie de notre anthologie propose de ce fait des définitions et une mise au point conceptuelle minimale. En second lieu, il est devenu manifeste que cette fondation par le choix de la matérialité engageait des combats et des prises de position structurant le champ du design, des arts et des médias : la seconde partie de cette anthologie en rend compte. Nous ne pouvions toutefois en rester à la mise au jour des enjeux inhérents à la notion de matérialité, à l’histoire passée de ce que recouvre cette notion. La matérialité étant liée à l’évolution des sciences et des techniques, il nous fallait envisager, dans un troisième temps de notre anthologie, son actualité et les enjeux qu’elle engage aujourd’hui — soit un aspect plus propositionnel.
Ce sont donc ces trois aspects de la matérialité qui nous fondent en tant que collectif de recherche portant sur les frictions inhérentes au champ du design, des arts et des médias. Nous préciserons au fil des textes en quoi réside cette fondation et comment nous comptons l’offrir en partage.
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Il s’agit de la première des notions que nous avons décidé de travailler sous la forme 1) constitution d’une anthologie par les membres du collectif, 2) journée d’étude ouverte via un appel à contributions et une publication des actes 3) constitution d’un ouvrage collectif de synthèse au bout de quatre ou cinq ans. ↩