MAEDA John, Laws of simplicity Design Technology Business Life, Cambridge Massachusetts, Mit Press, Simplicity: Design, Technology, Business, Life, 2006.
MAEDA John, De la simplicité, Paris, Payot et Rivages, Petite Bibliothèque Payot, 2007.
Dans une ère où le consommateur est submergé par une masse d’informations, John Maeda nous enseigne les codes de la simplicité dans son livre éponyme. Il cherche en effet à comprendre de quelle manière la simplification, appliquée à la conception des produits, peut nous faciliter la vie dans une époque où la société de consommation bat son plein.
La thèse défendue par John Maeda – qui n’est autre qu’un plaidoyer en faveur de la simplicité dans le design – se fonde sur un problème sociétal, à savoir la complexification croissante des outils et des objets, notamment numériques, et la difficulté que cette complexification entraîne pour ce qui concerne l’usage. Ce plaidoyer prend la forme de lois qui seront utiles au lecteur dans sa propre quête de la simplicité, à la fois en matière de design et de technologie, mais aussi dans son activité économique (quelle qu’elle soit) et dans la vie quotidienne.
Son argumentation se décompose par conséquent en plusieurs chapitres référencés par un système de lois. Celles-ci recensent des modalités de simplification qui démontrent comment atteindre le principe de simplicité. Par exemple les deux premières lois se fondent sur l’idée de « Réduction » (des éléments clés d’un problème) et d’«Organisation» (des éléments qui demeurent) afin de commencer à simplifier un problème et lui trouver une solution. Chaque chapitre s’ouvre sur un graphique symbolisant le concept clé de cette loi.
Afin d’éclairer la mise en œuvre de la simplicité, ses lois méthodiques s'orientent autour de concepts clés notamment, la réduction, la complexité, l’émotion et la compréhension. Ces concepts sont définis selon l’angle de vue de l’usager vis-à-vis de son rapport à l’objet.
John Maeda semble ici interroger le devenir du design dans un monde où l’industrie fabrique en masse des produits dans une dynamique toujours grandissante. D’un point de vue esthétique, l’enjeu est de comprendre comment la simplicité pouvait avoir une valeur marchande dans divers domaines, en veillant toujours à ce qu’elle conserve un caractère émotionnel. Que le design soit représenté de manière formelle ou comme une interface, la notion de simplicité est un paramètre à prendre en compte en ce qui concerne l’évolution des tendances, l’échelle économique, et les attentes du consommateur. Cela conduit John Maeda à faire l’éloge du lisse et à prôner un système de réduction à l’essentiel. Cela peut paraître paradoxal, mais cet ouvrage s’inscrit, à nos yeux, dans une esthétique initiée par Raymond Loewy dans les années 50. Chacun sait en effet, que la laideur se vend mal...
Margaud CARSUZAN, Master 1 « Design, Arts, Médias », Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2021-2022.